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Vous avez lu le titre de l’article, nous allons aujourd’hui parler du H2CBD. Vous l’avez sûrement deviné, il s’agit d’une molécule synthétique créée en laboratoire. Elle se place pile entre le CBD et le H4CBD.
Du moins sur le plan moléculaire, car, comme nous allons le voir, sur le plan de la biodisponibilité et des interactions avec les récepteurs endocannabinoïdes et des effets produits, il y a quelque subtilités.
On vous explique tout ça !
Le H2CBD comme le H4CBD, c’est d’une molécule CBD à laquelle on a fait subir une hydrogénation. Nous en avions déjà parlé à l’époque de l’essor du H4CBD, il y a un peu plus d’un an.
Schématiquement, il s’agit d’ajouter des atomes d’hydrogène à une molécule de CBD. 4 molécules d’hydrogène pour le H4CBD et 2 pour le H2CBD.
Dans le cas du H4CBD, on parle d’une hydrogénation complète, car le tétrahydrocannabidiol est un composé stable, pour le H2CBD, ou bihydrocannabidiol, on parle alors d’une hydrogénation partielle.
Comme son homologue à 4 atomes d’hydrogène et bon nombre de cannabinoïdes qu’ils soient naturels ou synthétiques, le H2CBD a été découvert en 1940 par un groupe de chercheurs dirigés par Alexander R. Todd. C’est à ce biochimiste anglais œuvrant à l’université de Manchester, lauréat du Prix Nobel de Chimie en 1958, que l’on doit la découverte du CBD et la toute première synthétisation complète du CBN.
Après la découverte du CBD, le chimiste et son groupe se sont livrés à plusieurs manipulations et notamment à l’hydrogénation du CBD récemment découvert. C’est ainsi qu’ont été synthétisés pour la 1ère fois le H2CBD et le H4CBD.
Comme nous l’avons dit, l’hydrogénation est le fait d’ajouter des atomes d’hydrogène à une molécule ou à d’autres atomes afin de former une nouvelle molécule. Typiquement, c’est l’hydrogénation naturelle de l’oxygène qui forme de l’eau : H20.
Dans le cas du CBD, c’est un peu différent, car cette hydrogénation n’est pas naturelle, elle est produite en laboratoire. Le procédé utilisé pour cela est déjà vieux de plus d’un siècle. Il est d’ailleurs couramment utilisé dans l’industrie alimentaire et cosmétique, sur des huiles notamment. C’est par ce procédé qu’est créée la margarine. L’hydrogénation permet d’obtenir une sorte de beurre à partir d’huile végétale.
Néanmoins, bien que le procédé soit sûr, toute manipulation chimique peut laisser des résidus indésirables, comme des traces de métaux lourds par exemple. Ces résidus doivent être correctement éliminés du composé en fin de parcours. De plus d’après les derniers résultats, il semblerait que la molécule puisse être nocive voire addictive à plus ou moins long terme.
Comme vous le savez, bien que les formes hydrogénées aient été découvertes il y a déjà plus de 80 ans, les études à leur sujet sont longtemps restées anecdotiques. Jusqu’à ce que l’autorisation du CBD en France et plus largement la dépénalisation du Cannabis dans le monde attirent sur eux l’attention des scientifiques et des industriels.
Mais bien que les choses soient en train de changer, le nombre plus que conséquent de molécules à étudier, le nombre limité de chercheurs disponibles et la durée minimale d’une étude exhaustive d’une molécule, font que notre connaissance à leur sujet progresse plutôt lentement. Néanmoins les quelques données que nous avons sur le sujet et les retours des consommateurs peuvent nous donner un peu de matière pour approcher la question des effets de ces molécules.
Le CBD est connu pour son potentiel relaxant, qui entraînerait une meilleure gestion du stress et de la douleur et qui serait une aide pour l’endormissement, c’est d’ailleurs les principaux effets recherchés par les consommateurs. Contrairement à bien d’autres cannabinoïdes, le CBD n’entraîne aucun effet high, de modification sensorielle ou cognitive.
Le H4CBD et le H2CBD, ne sont pas très différents, mis à part en ce qui concerne la puissance. À concentration égale, les formes hydrogénées du CBD ont des effets à peu près similaires avec une puissance décuplée.
En effet, les atomes d’hydrogène ajoutés à la molécule lui permettent une plus grande biodisponibilité et une interaction plus forte avec les récepteurs endocannabinoïdes. Dans ce domaine, il semblerait que le H2CBD produirait un effet plus relaxant que le CBD et le H4CBD plus encore que le H2CBD.
Les études sur les applications médicales du CBD nous ont déjà permis d’engranger une bonne masse d’informations à son sujet. Il pourrait s’avérer utile dans beaucoup de cas. Notamment dans le traitement de la dépression, de l’insomnie, de certaines maladies auto-immunes, de certaines douleurs chroniques ou de l’anorexie. Il serait également capable d’aider le corps à la régulation de la glycémie, de la libido et de traiter l’avancement de l’arthrite.
Le H4CBD et le H2CBD semblent posséder également les mêmes propriétés avec une puissance d’action égale au CBD mis à part dans certains domaines.
D’après les premières études, le H4CBD, grâce à son pouvoir relaxant supérieur à celui du CBD pourrait se montrer plus efficace dans le traitement du stress, de l’anxiété et des états dépressifs.
Le H2CBD quant à lui, a montré une action anti-inflammatoire bien supérieure au CBD. Ce qui laisse entrevoir un réel bénéfice dans le traitement de l’arthrite, pour la récupération des sportifs et dans les inflammations en général.
Le H2CBD est illégal depuis le 3 juin 2024. Bien que cette molécule se montre prometteuse dans plusieurs domaines, la masse de nos connaissances à son sujet ne nous permet pas d’être sûrs de l’absence d’effet indésirable à moyen et long terme.
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